5 Avril 2013
Ils ont l’ombre au coin du sommeil.
Ils voient tout sans en faire partie.
Ils se débarbouillent sans pareil.
Ils ont compris, ils ont tout dit.
Ils font chaud dans les courants d’air.
Ils travestissent les paravents.
Ils font beugler la moustiquaire
Qui les crache d'aveuglement.
Ils se lèvent quand le grand soir
A posé son bleu de travail,
Et ils se couchent quand le matin
Déboule pour claquer sa mitraille.
Ils se fabriquent des babioles
Qu’ils délayent en butin de guerre.
Ils jouent pour défier cet amer
Qui déserte leurs farandoles.
Ils ont l’accroc guérillero,
Et la morale, et la vertu.
Eux, ils savent sauver les pendus.
Eux, ils ont un cœur de trop.
Ils collectionnent les pétales
Que la vie lèche dans leur espace.
Et ils délaissent tous ces strass
Pour débusquer leur propre étoile.
Ils ont le but sans le point barre.
Ils ont l’envie de fracasser
Les codes, les champs, et les retards
Dont l’ennui tire son gant voilé.
Ils se réveillent ensanglantés,
Quand la misère plaque son nid
Sur leur grenier désemparé...
Mais ils sont propres, mes amis !