6 Juillet 2013
C’était une fille pas comme les autres…
Elle gardait les poils sous les bras
Elle ne quittait pas sa parka
Quand l’été grondait ses stratus
Elle avait une piaule à dix sous
Sous les toits, on voyait ses poux
Grignoter son froc, et la teigne
Descendre sa tignasse en rappel
Elle m’avait jeté le sale œil
Un soir de solitude armée
Dans un café trop prétentieux
Pour être honnête… mais, au moins… on était Deux
C’était une fille pas comme les autres…
De celles qui ponctionnent vos cauchemars
D’un coin d’œil bleuté au rasoir
Perçant ses cheveux, un épieu
Mais infini noir de l’espoir
Dans notre débâcle de galeux
Elle ne mangeait et ne dormait
Que lorsque je ne regardais pas
C’est dire si sa présence singée
Sous-tendait des fragrances bizarres
Elle prenait ses silences ouatés
Pour argent comptant de « doigté »… mais, au moins… j’étais l’Invité
C’était une fille pas comme les autres…
Son passé blindait son mystère
Et dans sa torpeur altière
Je ravalais toutes mes questions
Pour profiter de l’occasion :
Faire l’amour à un ectoplasme
Ca vous crédite de la paperasse
Pour un écrivaillon mort-né...
Inspiration inopinée, mais...
Fêlure géante sans dentelles
Raz-de-marée sur le réel
Mon roman-foutu, tout pour elle… mais, au moins… elle l’aura goûté !
C’était une fille trop comme les autres…
Un jour, elle s’est évaporée
Avec un type basané
Polichinelle réinventé
Diego, Pedro, ou Santiago
Sorti de je ne sais quel chapeau
En gros il fallait terminer
Cette descente désespérée
De son cancer qui me rongeait
De ma niaiserie démasquée…
Et puis, au fond…
SEUL mais PEINARD,
Je suis rentré…